Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Enter in misery's head
Publicité
Newsletter
Archives
28 septembre 2011

28 Septembre : Murphy, j'te choppe j'te fume

Voilà. Alex et moi c'est fini.

Et donc ce blog devient non plus le journal de notre vie commune mais le mausolée de notre amour défunt.

Et pour couronner le tout, mon bébé chat d'amour est décédé, la veille. Donc Murphy, sans rire, fous moi la paix et laisse moi crever dans mon coin, j't'ai rien demandé.

Alors qu'on était sensés devoir vivre ensemble, j'ai fait quelque chose de mal. J'ai envoyé des messages que jamais je n'aurais du envoyer. J'ai donc perdu sa confiance et j'ai fait le maximum pour pouvoir la récupérer. Mais rien à faire. Vivre ensemble n'était plus d'actualité, et petit à petit il est devenu distant dans ses messages. Samedi soir, j'ai envoyé un sms grosso modo comme quoi ça suffit j'en ai marre de lui écrire des pavés romantiques pour recevoir des réponses d'une phrase sans attention cinq heures plus tard
j'voulais savoir ce qui se passait. J'me rongeais les sangs depuis une semaine, mine de rien.
Je lui avais dit que si j'avais pas une réponse d'ici le lendemain j'prenais le train pour le voir. Le lendemain j'avais mon sms, comme quoi il avait tellement plus confiance en moi qu'il avait du demander à laurie (l'amie chez qui je vis en colocation) si Nek' était vraiment morte. J'ai envie de dire, la confiance se regagne pas en un mois et demi, et même moi j'ai eu du mal à croire ce que je voyais.. mais ça a pas contribué à arranger sa psychose...donc du coup il m'a dit un joli "tu sais quoi laisse tomber j'peux pas assumer une relation à distance sans confiance."
BONJOUR TU VIENS DE SHOOTER DANS MON COEUR.
En mode panique j'lui ai envoyé une floppée de messages pour lui dire attends, j'sais pas ce que c'est ce délire...j'arrive de suite, j'prends le premier train et on va en parler. Pas de réponse. Au cas où il ne vienne pas me chercher à bordeaux j'ai fait un sac léger avec rien de précieux dedans, et assez de fringues pour tenir quelques jours sans que ce soit lourd. J'ai prévenu le Stalker de la situation, qui m'a dit de rappliquer chez lui. J'hésitais encore, partir pas partir, qu'est ce que je devais faire... j'étais donc chez le Stalker, qui m'a dit qu'alex pensait que je bluffais, que je viendrais pas et que c'était uniquement pour qu'il me réponde. Et quand j'ai dit "bah ok... ça sert à rien je rentre" il m'a dit qu'il avait raconté à Alex que j'étais déjà dans le train.
J'ai donc fait chemin vers la gare et j'lui ai envoyé un sms pour lui dire l'heure à laquelle j'arrive. Réponse : "et si je viens pas?"

bonjour, mon coeur vient de s'écraser sur mes chaussures.

Je lui ai répondu qu'au moins j'avais fait ce que je pouvais pour sauver notre couple. Pendant que j'étais en train d'écrire (blanche comme un cachet + estomac tellement noué qu'je pouvais plus respirer), le Stalker m'a acheté le billet et me l'a fourré dans la main. Réponse d'alex : "et si y'a plus rien à sauver?"... j'ai failli tourner de l'oeil.
Mais je suis quand même monté dans le train. Pendant le trajet, j'ai reçu un "je serai malgré tout à la gare..."
pendant 4h j'ai jamais autant stressé. "Je fais rien comme tout le monde, moi je claque 100 euros pour aller me faire larguer sur place". C'était en partie à cause de Death que j'avais décidé de me rendre sur place. J'ai jamais pu venir le voir quand ça allait mal entre nous. Je voulais pas faire deux fois la même erreur. Je me suis dit "au moins cette fois j'aurai rien à regretter.(thisizafail)

J'arrive à bordeaux, je sors du train. Il était 22h, faisait nuit, froid, j'étais blanche de stress et de froid, enveloppée dans mon gros pull manson. Il était juste en face de moi, on a marché l'un vers l'autre, j'ai pas su quoi faire. Il m'a pris dans ses bras, et là j'ai compris que c'était fini.Il m'a juste serré contre lui, sans rien dire, sans bouger, en me caressant les cheveux, et m'a embrassé sur le front. Pas sur les lèvres. C'était assez équivoque comme symbolique, surtout que jusqu'ici, on arrivait pas à tenir trois jours sans se voir. J'arrivais plus à voir tellement les larmes avaient tendance à obscurcir mon champ de vision, alors il m'a tenu la main, comme à une petite fille, et il m'a guidé jusque chez lui. Dix minutes de marche où je ne fixais mes yeux que sur du vide, complètement abrutie par la nouvelle.

Il m'avait dit avoir des problemes, je ne savais pas lesquels. En arrivant dans son appart' j'ai compris. Il n'a pas de meuble, dort sur un matelas à même le sol, n'a rien à manger à part des pates et a dépensé ses dernieres thunes en vodka. Il a un souci avec l'attribution des bourses, il est en négatif et de beaucoup, et sera surement à la rue à la fin du mois prochain. Et moi j'le soulais avec mes sms à la con...Bref, il m'a fait assoir, a essayé de me faire manger quelque chose mais j'avais plus envie de vomir que de manger. Je n'arrêtais pas de pleurer, et lui de boire. Il m'a reproché les messages que j'ai envoyé à Death, et il avait totalement raison. Il m'a demandé si on avait couché ensemble quand on s'est vus. Je lui ai dit la vérité, mais personne n'aurait pu prouver que ma parole valait quelque chose, et c'est ce qui m'a fait le plus mal. Qu'il puisse penser que je lui ai fait ça, qu'il puisse jamais savoir si c'était un mensonge ou si je disais la vérité. il était tellement pété qu'il a dérivé sur ma manière de voir la vie. Il m'a dit tant de choses...que je me laissais vivre, que c'était pas comme ça que je gagnerais dans la vie. Qu'une fille aussi intelligente que moi ne redoublait pas sa première année de fac pour la troisieme fois. Que j'étais douée pour la photo. Il m'a pris dans ses bras en me chuchotant qu'il était fier de moi. Qu'il n'avait jamais été fier de sa mere, ou de son ex. Mais qu'il était terriblement fier de moi. De ce que je faisais avec un appareil. Que j'avais du talent, et que si je voulais devenir écrivain alors il fallait écrire, que si je voulais être quelqu'un je devais m'en donner les moyens.

Il m'a aussi dit qu'il fallait que j'arrête de subir la vie comme une fatalité, qu'il fallait que je la vive pleinement. Que je me refuse le droit d'être heureuse, que je me punis. Et que lui, il aurait voulu que je sois heureuse. Il aurait voulu me rendre heureuse. Mais il n'y arrive pas, et ça le bouffe. Alors il se saoule pour oublier. Je me suis mis à pleurer, j'avais l'impression qu'une main de fer s'était refermée sur mon coeur. J'aurais voulu avoir un avc pour pouvoir mourir en ignorant que je n'avais fait que précipiter l'homme que j'aime dans l'alcool pour oublier à quel point il est malheureux. Je lui ai demandé pardon, je lui ai dit que j'étais lamentable et que jamais il n'aurait du m'aimer. Que j'étais un monstre et que je ne le méritais pas. Il m'a attrapée par les épaules et m'a collé contre le mur, assez brutalement. il m'a dit en me regardant dans les yeux qu'il ne voulait pas entendre ça. Que ces 4 mois avaient été les plus heureux de sa vie. Et il s'est mis à pleurer, sans bruit, juste les larmes qui ont coulé le long de ses joues. Il m'a dit "19 ans et seulement 4 mois de bonheur...mais c'était déjà ça..." et il m'a embrassée.

C'était un baiser timide, il m'a regardé et m'a dit "il faut pas", et il s'est remis à boire. Il a gardé de la vodka dans sa bouche et l'a fait passer entre mes lèvres. Il m'a encore embrassée, et encore. Il m'a immobilisé le visage et m'a dit en me regardant qu'il savait qu'il allait regretter sa décision de mettre fin à notre relation. Il le regrettait déjà. Mais il n'avait pas le choix. Je ne pouvais pas le rendre heureux, et il ne pouvait pas me rendre heureuse. Alors il devait essayer d'être heureux sans moi. Il m'a dit "je t'aime. Et je sais que tu le sais." et ça a gravement dérapé. J'ai mis mes mains autour de son cou, nos baisers se sont intensifiés, et on s'est retrouvés à faire l'amour toute la nuit. -_-Une fois que ça a été fini, qu'on s'est douchés, il m'a séché les cheveux, s'est couché, m'a attiré contre lui et m'a interdit de bouger. Je lui ai dit que je savais que ça ne changerait rien dans sa décision. Que j'en avais eu envie autant que lui et que je ne m'attendais à rien de sa part. Je lui ai demandé s'il allait regretter, le lendemain en dessoulant. Il m'a dit qu'il ne voulait pas regretter ça. Je lui ai demandé quand il voulait que je parte. Il m'a regardé choqué en me demandant "quoi, tu veux partir?"... j'avais envie de lui hurler CEST TOI QUI VEUX QUE JE TE QUITTE BORDEL !

Mais à la place je lui ai juste dit c'est toi qui veux que je parte. Il m'a répondu que je devais partir. Mais qu'il voulait que je reste. Encore une fois, c'était impossible. A cause des prix des billets, on a décidé de me faire rester un jour de plus (80 euros le retour...x_x) Le lendemain il se sentait honteux. Dans sa tête il avait abusé de moi (dans le sens "elle s'attend à ce que je change d'avis, elle va me prendre pour un salaud qui a juste cherché à la sauter"). J'ai dû lui répéter le speech de la veille. Il a été distant avec moi toute la journée. Il a volontairement pris ses distances, ne me touchant que pour m'éviter de tomber ou parce que je tremblais tellement que je n'arrivais plus à bouger. Le midi il a essayé de me faire manger mais j'ai failli m'étouffer avec des spagettis donc il a pas insisté.Je lui ai acheté assez à manger pour qu'il puisse éviter de crever de faim, des bières pour alimenter ma déprime, et on est rentrés. Je me sentais tellement pas à ma place.

J'ai essayé de m'exiler dans la salle de bains mais il a du avoir peur que je me saigne à blanc dans sa baignoire, il est venu voir si tout allait bien. Donc je suis revenue m'assoir, et il m'a fait de la soupe (seul truc que j'aie pu ingérer en 48h) et ensuite on a regardé un documentaire sur les soucoupes volantes, les "Bref" et deux ou trois autres conneries en buvant de la bière. Il m'a parlé de mes éventuelles tentatives de suicide ou autre. "Si tu te rates, je viens et je t'égorge". Je sais pas comment l'interpréter. Et encore une fois, de fil en aiguille, on en est revenus à faire l'amour. Décidément. Mais cette fois pas de je t'aime à la fin, il a bien fait attention à ne plus le prononcer depuis le premier soir. Et encore une fois je me sentais comme quelque chose d'inutile, de vide et de particulièrement laid. Mais il m'a bloqué entre ses bras et m'a empêché de bouger. Je me suis endormie en regardant son visage tout calme, pâle et paisible. Je me suis dit que si c'était pour qu'il puisse arrêter de souffrir lui, j'étais prête à souffrir de ne plus jamais pouvoir le contempler. Juste pour qu'il puisse être aussi serein que quand il dort. Mon train était à 6h donc j'avais mis mon réveil à 5h. Mais j'ai pas beaucoup dormi étant donné que j'ai fait un sale cauchemar, et je me suis donc réveillé en chialant. Ce cauchemar je ne le fais que quand les choses sont traumatiques (le divorce de mes parents, les violences physiques de mon père, ma séparation avec Death).

Le lendemain au réveil... j'ai fait mes affaires, il m'a proposé de prendre un petit dej mais rien que ma tête l'a convaincu de l'inutilité du projet. Pendant qu'il faisait une rapide inspection de l'appart pour vérifier que j'ai rien oublié, j'ai planqué une lettre de six pages que j'avais écrite dans la salle de bains, sous sa calculatrice et on est partis. Il m'a accompagnée, en me tenant la main. Pas comme à une petite fille, comme à l'aller, avec les doigts soudés les uns aux autre comme si on portait des moufles. Là nos doigts étaient entrelacés, les siens crispés contre les miens. Comme le couple qu'on a été pendant 4 mois. Il m'a accompagnée sur le quai, est monté dans mon wagon et m'a serré contre lui. Je lui ai demandé si certaines choses qu'il avait dites le premier soir étaient dues à l'alcool ou s'il les pensait. Je lui ai demandé s'il m'aimait, il m'a répondu oui. Je lui ai demandé s'il regrettait de m'abandonner. Il a répondu oui. Je lui ai demandé si le fait que je sois venu avait joué dans sa décision de me laisser. Il a répondu oui. Mes larmes ont coulé toutes seules, mais je regrettais pas d'être venue.

Toutes les séparations devraient être comme ça. Faire l'amour en sachant que c'est la dernière fois, embrasser la personne en sachant que tu ne pourras plus jamais le refaire. C'est tellement mieux que finir sur une dispute ou des assiettes cassées. Ou pire, des sms qui sont si faciles pour masquer la souffrance de la personne qui les écrit. Je lui ai parlé de la lettre, je lui ai dit d'en faire ce qu'il veut. Mais que s'il veut la jeter, qu'il fasse attention au billet de 10 euros que j'avais glissé dedans. J'ai pris la décision, en l'écrivant, de lui dire à quel point je l'aimais, de lui dire que je ne me laisserais pas sombrer parce qu'il ne le voudrait pas et que je ne veux pas répéter mes erreurs. Je l'ai regardé, je me suis mis à pleurer, encore, en lui disant merci pour tout le bonheur qu'il m'a apporté pendant 4 mois, un bonheur inespéré. Et j'ai fini en lui disant, même si je sais qu'il ne le fera pas, que si un jour il veut revenir sur son erreur, il sait où me trouver. Il m'a souri et m'a dit "seulement si tu changes". Je me suis promis de me battre. Au moins pour moi puisque je n'ai pas pu le faire au bon moment avec lui. On s'est embrassés, longuement, il est sorti du wagon quand les controleurs ont annoncé le départ du train, en tenant mes doigts le plus longtemps possible jusqu'à ce qu'il soit hors de portée. Lui, il pleurait en me regardant, et je pleurais en le regardant. Je lui ai murmuré je t'aime à travers la vitre, le train s'est éloigné, et j'ai eu une énorme crise de larmes. J'en ai perdu connaissance. Quand j'me suis réveillée, mon voisin de siège m'a forcé à manger un peu. J'ai mis trois heures à manger une moitié de chocolatine.

Chaque fois que je pose les yeux sur quelque chose ça me ramène directement à lui.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu autant envie de mourir.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité