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28 septembre 2011

28 Septembre : Murphy, j'te choppe j'te fume

Voilà. Alex et moi c'est fini.

Et donc ce blog devient non plus le journal de notre vie commune mais le mausolée de notre amour défunt.

Et pour couronner le tout, mon bébé chat d'amour est décédé, la veille. Donc Murphy, sans rire, fous moi la paix et laisse moi crever dans mon coin, j't'ai rien demandé.

Alors qu'on était sensés devoir vivre ensemble, j'ai fait quelque chose de mal. J'ai envoyé des messages que jamais je n'aurais du envoyer. J'ai donc perdu sa confiance et j'ai fait le maximum pour pouvoir la récupérer. Mais rien à faire. Vivre ensemble n'était plus d'actualité, et petit à petit il est devenu distant dans ses messages. Samedi soir, j'ai envoyé un sms grosso modo comme quoi ça suffit j'en ai marre de lui écrire des pavés romantiques pour recevoir des réponses d'une phrase sans attention cinq heures plus tard
j'voulais savoir ce qui se passait. J'me rongeais les sangs depuis une semaine, mine de rien.
Je lui avais dit que si j'avais pas une réponse d'ici le lendemain j'prenais le train pour le voir. Le lendemain j'avais mon sms, comme quoi il avait tellement plus confiance en moi qu'il avait du demander à laurie (l'amie chez qui je vis en colocation) si Nek' était vraiment morte. J'ai envie de dire, la confiance se regagne pas en un mois et demi, et même moi j'ai eu du mal à croire ce que je voyais.. mais ça a pas contribué à arranger sa psychose...donc du coup il m'a dit un joli "tu sais quoi laisse tomber j'peux pas assumer une relation à distance sans confiance."
BONJOUR TU VIENS DE SHOOTER DANS MON COEUR.
En mode panique j'lui ai envoyé une floppée de messages pour lui dire attends, j'sais pas ce que c'est ce délire...j'arrive de suite, j'prends le premier train et on va en parler. Pas de réponse. Au cas où il ne vienne pas me chercher à bordeaux j'ai fait un sac léger avec rien de précieux dedans, et assez de fringues pour tenir quelques jours sans que ce soit lourd. J'ai prévenu le Stalker de la situation, qui m'a dit de rappliquer chez lui. J'hésitais encore, partir pas partir, qu'est ce que je devais faire... j'étais donc chez le Stalker, qui m'a dit qu'alex pensait que je bluffais, que je viendrais pas et que c'était uniquement pour qu'il me réponde. Et quand j'ai dit "bah ok... ça sert à rien je rentre" il m'a dit qu'il avait raconté à Alex que j'étais déjà dans le train.
J'ai donc fait chemin vers la gare et j'lui ai envoyé un sms pour lui dire l'heure à laquelle j'arrive. Réponse : "et si je viens pas?"

bonjour, mon coeur vient de s'écraser sur mes chaussures.

Je lui ai répondu qu'au moins j'avais fait ce que je pouvais pour sauver notre couple. Pendant que j'étais en train d'écrire (blanche comme un cachet + estomac tellement noué qu'je pouvais plus respirer), le Stalker m'a acheté le billet et me l'a fourré dans la main. Réponse d'alex : "et si y'a plus rien à sauver?"... j'ai failli tourner de l'oeil.
Mais je suis quand même monté dans le train. Pendant le trajet, j'ai reçu un "je serai malgré tout à la gare..."
pendant 4h j'ai jamais autant stressé. "Je fais rien comme tout le monde, moi je claque 100 euros pour aller me faire larguer sur place". C'était en partie à cause de Death que j'avais décidé de me rendre sur place. J'ai jamais pu venir le voir quand ça allait mal entre nous. Je voulais pas faire deux fois la même erreur. Je me suis dit "au moins cette fois j'aurai rien à regretter.(thisizafail)

J'arrive à bordeaux, je sors du train. Il était 22h, faisait nuit, froid, j'étais blanche de stress et de froid, enveloppée dans mon gros pull manson. Il était juste en face de moi, on a marché l'un vers l'autre, j'ai pas su quoi faire. Il m'a pris dans ses bras, et là j'ai compris que c'était fini.Il m'a juste serré contre lui, sans rien dire, sans bouger, en me caressant les cheveux, et m'a embrassé sur le front. Pas sur les lèvres. C'était assez équivoque comme symbolique, surtout que jusqu'ici, on arrivait pas à tenir trois jours sans se voir. J'arrivais plus à voir tellement les larmes avaient tendance à obscurcir mon champ de vision, alors il m'a tenu la main, comme à une petite fille, et il m'a guidé jusque chez lui. Dix minutes de marche où je ne fixais mes yeux que sur du vide, complètement abrutie par la nouvelle.

Il m'avait dit avoir des problemes, je ne savais pas lesquels. En arrivant dans son appart' j'ai compris. Il n'a pas de meuble, dort sur un matelas à même le sol, n'a rien à manger à part des pates et a dépensé ses dernieres thunes en vodka. Il a un souci avec l'attribution des bourses, il est en négatif et de beaucoup, et sera surement à la rue à la fin du mois prochain. Et moi j'le soulais avec mes sms à la con...Bref, il m'a fait assoir, a essayé de me faire manger quelque chose mais j'avais plus envie de vomir que de manger. Je n'arrêtais pas de pleurer, et lui de boire. Il m'a reproché les messages que j'ai envoyé à Death, et il avait totalement raison. Il m'a demandé si on avait couché ensemble quand on s'est vus. Je lui ai dit la vérité, mais personne n'aurait pu prouver que ma parole valait quelque chose, et c'est ce qui m'a fait le plus mal. Qu'il puisse penser que je lui ai fait ça, qu'il puisse jamais savoir si c'était un mensonge ou si je disais la vérité. il était tellement pété qu'il a dérivé sur ma manière de voir la vie. Il m'a dit tant de choses...que je me laissais vivre, que c'était pas comme ça que je gagnerais dans la vie. Qu'une fille aussi intelligente que moi ne redoublait pas sa première année de fac pour la troisieme fois. Que j'étais douée pour la photo. Il m'a pris dans ses bras en me chuchotant qu'il était fier de moi. Qu'il n'avait jamais été fier de sa mere, ou de son ex. Mais qu'il était terriblement fier de moi. De ce que je faisais avec un appareil. Que j'avais du talent, et que si je voulais devenir écrivain alors il fallait écrire, que si je voulais être quelqu'un je devais m'en donner les moyens.

Il m'a aussi dit qu'il fallait que j'arrête de subir la vie comme une fatalité, qu'il fallait que je la vive pleinement. Que je me refuse le droit d'être heureuse, que je me punis. Et que lui, il aurait voulu que je sois heureuse. Il aurait voulu me rendre heureuse. Mais il n'y arrive pas, et ça le bouffe. Alors il se saoule pour oublier. Je me suis mis à pleurer, j'avais l'impression qu'une main de fer s'était refermée sur mon coeur. J'aurais voulu avoir un avc pour pouvoir mourir en ignorant que je n'avais fait que précipiter l'homme que j'aime dans l'alcool pour oublier à quel point il est malheureux. Je lui ai demandé pardon, je lui ai dit que j'étais lamentable et que jamais il n'aurait du m'aimer. Que j'étais un monstre et que je ne le méritais pas. Il m'a attrapée par les épaules et m'a collé contre le mur, assez brutalement. il m'a dit en me regardant dans les yeux qu'il ne voulait pas entendre ça. Que ces 4 mois avaient été les plus heureux de sa vie. Et il s'est mis à pleurer, sans bruit, juste les larmes qui ont coulé le long de ses joues. Il m'a dit "19 ans et seulement 4 mois de bonheur...mais c'était déjà ça..." et il m'a embrassée.

C'était un baiser timide, il m'a regardé et m'a dit "il faut pas", et il s'est remis à boire. Il a gardé de la vodka dans sa bouche et l'a fait passer entre mes lèvres. Il m'a encore embrassée, et encore. Il m'a immobilisé le visage et m'a dit en me regardant qu'il savait qu'il allait regretter sa décision de mettre fin à notre relation. Il le regrettait déjà. Mais il n'avait pas le choix. Je ne pouvais pas le rendre heureux, et il ne pouvait pas me rendre heureuse. Alors il devait essayer d'être heureux sans moi. Il m'a dit "je t'aime. Et je sais que tu le sais." et ça a gravement dérapé. J'ai mis mes mains autour de son cou, nos baisers se sont intensifiés, et on s'est retrouvés à faire l'amour toute la nuit. -_-Une fois que ça a été fini, qu'on s'est douchés, il m'a séché les cheveux, s'est couché, m'a attiré contre lui et m'a interdit de bouger. Je lui ai dit que je savais que ça ne changerait rien dans sa décision. Que j'en avais eu envie autant que lui et que je ne m'attendais à rien de sa part. Je lui ai demandé s'il allait regretter, le lendemain en dessoulant. Il m'a dit qu'il ne voulait pas regretter ça. Je lui ai demandé quand il voulait que je parte. Il m'a regardé choqué en me demandant "quoi, tu veux partir?"... j'avais envie de lui hurler CEST TOI QUI VEUX QUE JE TE QUITTE BORDEL !

Mais à la place je lui ai juste dit c'est toi qui veux que je parte. Il m'a répondu que je devais partir. Mais qu'il voulait que je reste. Encore une fois, c'était impossible. A cause des prix des billets, on a décidé de me faire rester un jour de plus (80 euros le retour...x_x) Le lendemain il se sentait honteux. Dans sa tête il avait abusé de moi (dans le sens "elle s'attend à ce que je change d'avis, elle va me prendre pour un salaud qui a juste cherché à la sauter"). J'ai dû lui répéter le speech de la veille. Il a été distant avec moi toute la journée. Il a volontairement pris ses distances, ne me touchant que pour m'éviter de tomber ou parce que je tremblais tellement que je n'arrivais plus à bouger. Le midi il a essayé de me faire manger mais j'ai failli m'étouffer avec des spagettis donc il a pas insisté.Je lui ai acheté assez à manger pour qu'il puisse éviter de crever de faim, des bières pour alimenter ma déprime, et on est rentrés. Je me sentais tellement pas à ma place.

J'ai essayé de m'exiler dans la salle de bains mais il a du avoir peur que je me saigne à blanc dans sa baignoire, il est venu voir si tout allait bien. Donc je suis revenue m'assoir, et il m'a fait de la soupe (seul truc que j'aie pu ingérer en 48h) et ensuite on a regardé un documentaire sur les soucoupes volantes, les "Bref" et deux ou trois autres conneries en buvant de la bière. Il m'a parlé de mes éventuelles tentatives de suicide ou autre. "Si tu te rates, je viens et je t'égorge". Je sais pas comment l'interpréter. Et encore une fois, de fil en aiguille, on en est revenus à faire l'amour. Décidément. Mais cette fois pas de je t'aime à la fin, il a bien fait attention à ne plus le prononcer depuis le premier soir. Et encore une fois je me sentais comme quelque chose d'inutile, de vide et de particulièrement laid. Mais il m'a bloqué entre ses bras et m'a empêché de bouger. Je me suis endormie en regardant son visage tout calme, pâle et paisible. Je me suis dit que si c'était pour qu'il puisse arrêter de souffrir lui, j'étais prête à souffrir de ne plus jamais pouvoir le contempler. Juste pour qu'il puisse être aussi serein que quand il dort. Mon train était à 6h donc j'avais mis mon réveil à 5h. Mais j'ai pas beaucoup dormi étant donné que j'ai fait un sale cauchemar, et je me suis donc réveillé en chialant. Ce cauchemar je ne le fais que quand les choses sont traumatiques (le divorce de mes parents, les violences physiques de mon père, ma séparation avec Death).

Le lendemain au réveil... j'ai fait mes affaires, il m'a proposé de prendre un petit dej mais rien que ma tête l'a convaincu de l'inutilité du projet. Pendant qu'il faisait une rapide inspection de l'appart pour vérifier que j'ai rien oublié, j'ai planqué une lettre de six pages que j'avais écrite dans la salle de bains, sous sa calculatrice et on est partis. Il m'a accompagnée, en me tenant la main. Pas comme à une petite fille, comme à l'aller, avec les doigts soudés les uns aux autre comme si on portait des moufles. Là nos doigts étaient entrelacés, les siens crispés contre les miens. Comme le couple qu'on a été pendant 4 mois. Il m'a accompagnée sur le quai, est monté dans mon wagon et m'a serré contre lui. Je lui ai demandé si certaines choses qu'il avait dites le premier soir étaient dues à l'alcool ou s'il les pensait. Je lui ai demandé s'il m'aimait, il m'a répondu oui. Je lui ai demandé s'il regrettait de m'abandonner. Il a répondu oui. Je lui ai demandé si le fait que je sois venu avait joué dans sa décision de me laisser. Il a répondu oui. Mes larmes ont coulé toutes seules, mais je regrettais pas d'être venue.

Toutes les séparations devraient être comme ça. Faire l'amour en sachant que c'est la dernière fois, embrasser la personne en sachant que tu ne pourras plus jamais le refaire. C'est tellement mieux que finir sur une dispute ou des assiettes cassées. Ou pire, des sms qui sont si faciles pour masquer la souffrance de la personne qui les écrit. Je lui ai parlé de la lettre, je lui ai dit d'en faire ce qu'il veut. Mais que s'il veut la jeter, qu'il fasse attention au billet de 10 euros que j'avais glissé dedans. J'ai pris la décision, en l'écrivant, de lui dire à quel point je l'aimais, de lui dire que je ne me laisserais pas sombrer parce qu'il ne le voudrait pas et que je ne veux pas répéter mes erreurs. Je l'ai regardé, je me suis mis à pleurer, encore, en lui disant merci pour tout le bonheur qu'il m'a apporté pendant 4 mois, un bonheur inespéré. Et j'ai fini en lui disant, même si je sais qu'il ne le fera pas, que si un jour il veut revenir sur son erreur, il sait où me trouver. Il m'a souri et m'a dit "seulement si tu changes". Je me suis promis de me battre. Au moins pour moi puisque je n'ai pas pu le faire au bon moment avec lui. On s'est embrassés, longuement, il est sorti du wagon quand les controleurs ont annoncé le départ du train, en tenant mes doigts le plus longtemps possible jusqu'à ce qu'il soit hors de portée. Lui, il pleurait en me regardant, et je pleurais en le regardant. Je lui ai murmuré je t'aime à travers la vitre, le train s'est éloigné, et j'ai eu une énorme crise de larmes. J'en ai perdu connaissance. Quand j'me suis réveillée, mon voisin de siège m'a forcé à manger un peu. J'ai mis trois heures à manger une moitié de chocolatine.

Chaque fois que je pose les yeux sur quelque chose ça me ramène directement à lui.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu autant envie de mourir.

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20 août 2011

Who's On(life)?

> your lucky day in Hell - Eels

never know who it might be at your doorbell
this could be your lucky day in hell

Les protagonistes de l'histoire de ma vie. 

Tout d'abord, il y a les cavaliers. Il s'agissait à la base d'un quatuor fondé au lycée, qui a éclaté a cause de maintes disputes et des vicissitude de la vie. Néanmoins j'ai réussi à renouer le contact et une solide amitié ave deux d'entre eux.

Death : même si la plupart de mes amis le connaissent comme l'Homme Qui A Ruiné Ma Vie, j'ai besoin de lui. Nous possédons la même part sombre que nous avons confiée à l'autre durant les trois ans qu'a duré notre couple, et même avec tout le mal qu'il m'a fait, il reste la seule personne capable de me comprendre et de me réconforter lorsque je sombre dans la plus profonde noirceur.

Emily : une de mes plus anciennes amies, que je considère comme une soeur. Si nos relations sont déjà meilleures qu'avant, nos disputes répétées ont failli nous détruire. Et pourtant on s'est tellement aimé qu'on est quand même revenues l'une vers l'autre. Ayant mûri l'une et l'autre, on a fini par réinstaurer une réelle relation de complicité qui n'est pas sans rappeler celle qu'on avait autrefois.

Ensuite, on a les autistes. Il s'agit des premiers amis que je me sois fait à Montpellier. 

Chichou Elle a longtemps été ma plus proche amie avant de disparaitre du monde réel à cause d'Aion, saloperie de MMO qui a bousillé nos relations sociales. Elle a amorcé un retour dans la vie réelle il y a peu de temps mais malheureusement comme je m'en vais je n'aurais pas l'occasion de passer à nouveau beaucoup de temps avec elle. Elle reste néanmoins la fille qui m'a le plus fait rire.

 

James Il a toujours le truc pour me faire sourire même quand j'en ai pas envie. Je peux tout lui dire, je sais qu'il ne me jugera pas, et j'espère que c'est réciproque. J'adore passer du temps avec lui. C'est le batteur d'Olynwan, un keupon raté, mais je me rappellerai toujours de lui comme du mec tout en noir avec une frange d'émo qui a la même ceinture que bill de Tokio Hotel et qui sniffe du sucre sur le dos d'une guitare.

Dieu : C'est mon papa ! C'est parti d'un très long délire et le résultat est là, je suis la fille de Dieu. Dieu c'est un mec qui dit toujours des trucs bizarres et (souvent) hors-contexte, le mec qui ne boit pas ne fume pas et traine cependant avec des épaves notoires, c'est le mec qui finit toujours clean et qui te rappelle avec une précision médicale toutes les conneries que tu as dites la veille alors que tu ne t'en rappelle pas.

La Meute, mes amis montpelliérains seconde génération, avec qui je forme également un quatuor.

Saya ma fille. Bien au delà. Ma meilleure amie. On a été là l'une pour l'autre, avec une franchise et une réciprocité absolues. C'est la seule personne qui, si elle me l'avait demandé, aurait pu me faire rester à Montpellier malgré mon envie de suivre mon homme. Elle est la seule que j'écouterais aveuglément (sauf en matière d'orientation et de transports), celle qui me motive et qui sans utiliser de mots, me donne la force qui me manque parfois pour suporter les soucis. Avec son soutien je pourrais soulever des montagnes.

Gen : L'une des personnes les plus dénuées de tact que je connaisse. Il passe plus de temps à se préparer qu'une fille, arrête pas de dire qu'il a une sale tête et ne peut pas passer devant un miroir sans se regarder. Gen me fait souvent du mal sans même s'en rendre compte, c'est sa marque de fabrique. Mais c'est néanmoins un ami. Sans que je puisse l'expliquer, d'ailleurs. Il est tout le temps en train de chanter et a beaucoup de mal avec l'ironie.

Jun : Là où Jun passe, la groupie trépasse. Comme tout visu qui se respecte, Jun est mignon. Je devrais plutôt dire Mi-niais. Son humour (douteux) n'est réellement hilarant que lorsqu'il a bu. Jun ne déteste personne, il voit toujours des choses positives chez des gens dont le négatif saute aux yeux, et est parfois d'une naïveté enfantine qui est tout simplement désarmante. Il est un réel bol d'oxygène dans un monde où tout le monde se tire dans les pattes.

Les personnages qui ont squatté mon coeur 

Le Stalker l'un des trois hommes que j'aie réellement aimé dans ma courte existence (les deux autres ne font pas partie de cette liste-ci). Il occupe une place toujours importante dans ma vie, comme un soutien moral qui arrive toujours, sans forcing, par me faire dire ce qui me pourrit le moral. Si plus rien n'arrivera jamais entre nous, je ne le déplore pas et je ne regrette rien de ce que j'ai vécu avec et grâce à lui.

Sachar : La raison n°1 de ma phobie Bordelaise. Parce que se faire mener en bateau par un gamin de 15 ans ça la fout réellement mal.

Le Nolife : Il a vraiment pas de vie, genre cloitré dans sa chambre sauf pour aller au lycée. J'ai pas tenu 2 mois avant d'en avoir marre.

Ceux à qui j'appartiens.

Alex : mon actuel petit ami. Tout le monde m'a dit que je ne savais pas ce que je faisais en allant vivre avec lui, que c'était trop tôt... la raison pour laquelle j'écris ce blog, c'est pour voir si l'année qui va passer leur donnera tort ou raison.

Mon ange : un membre de ma famille, mon plus jeune oncle. Il m'a sauvé la vie, a été l'une des trois personnes qui m'ont aidé à me relever, et son soutien est sans faille. Je le considère définitivement comme mon alter ego.


J'en oublie mais c'est pas grave.
Ca se rajoute quand on y pense, et puis la vie est comme un théâtre, où on voit parfois sortir les meilleurs acteurs de manière lamentable.

13 août 2011

13 Août : ce qui nous fait perdre la tête

Illusion - VNV Nation

 

J'ai oublié avant-hier de préciser quelque chose, et quelque chose de taille.

Tous les efforts qu'une future vie à deux demande, je les fais pour lui. Lui, c'est Alex, que j'appelle affectueusement le Russe. Attention lecteur ça va être long, je vais te raconter ce qui, en presque trois mois de relation avec l'homme en question, est arrivé à nous décider de vivre ensemble. 

DSC_0008La phrase qui résume le mieux notre histoire c'est "on n'a rien fait comme il faut" (pas dans le sens "on a tout raté" mais plus dans celui "on n'est clairement pas le standard du couple"). Au début je l'appelais Mr.McDo, puisqu'il bossait à celui de la Comédie. Comme c'était rare de voir un homme avec les cheveux longs bosser dans cette boite à friture géante, je l'avais repéré de suite, mais me voyant mal aller lui taper la conversation alors que je n'avais rien de vraisemblablement interessant à lui dire (ce qui n'a toujours pas changé à l'heure actuelle), je restais éloignée autant que possible. Je me rappelle juste d'une fois, où, abrutie par la vodka que j'avais ingéré en grande quantité, je lui ai parlé pendant dix minutes, appuyée sur le comptoir pour masquer mon hébriété. Impossible de me rappeler de quoi, cependant. Bref, entre Alex et moi ça aurait pu ne jamais se faire si le Stalker (pour ceux qui ont suivi mon ancien blog, oui, c'est bien ce Stalker là) n'avait pas interféré dans le cours de nos vies. Il nous a invités tous les deux à aller se murger au Charlie's, et on a passé la soirée dehors à parler de choses qui ne me reviennent pas en mémoire. Deux jours plus tard, le Stalker nous invitait à nouveau au même endroit. Cette fois ci j'avais beaucoup bu.

J'ouvre une petite parenthèse d'importance.
Comme j'ai décidé de raconter les choses sur ce blog non pas seulement pour les autres mais aussi pour moi, j'ai décidé d'être totalement honnête, sans me soucier outre mesure de la réaction des gens à ce qu'ils liront. Si vous avez envie de lire mon journal, vous le lisez, inutile de jouer les gens choqués parce que je ne suis pas sans reproche. Vous ne l'êtes pas non plus. La tromperie, le mensonge, le vol, tout ceci se trouve aussi bien ancré en moi qu'en vous, ça s'appelle la nature humaine. Seulement j'ai décidé de faire action de pénitence en exposant ici la vérité toute nue, même si elle est laide. Ainsi donc, ce préambule menait à la révélation suivante : à l'époque, j'étais en couple. Il s'agit d'une lamentable erreur de jugement de ma part. Il m'avait pris, sûrement plus pour combattre la solitude que par réel intérêt, de m'enticher d'un Nolife. Attention, hein, pas un geek, je suis moi même une geekette. Non, là je parle du gros Nolife qui a dû me voir une huitaine de fois en deux mois et qui, lorsqu'il venait dormir à l'appart', amenait son PC pour jouer à League Of Legend. Oui, on touche le fond. Donc, notre couple battait de l'aile, dans le sens où j'arrivais à oublier que j'étais en couple, et donc tenue à des obligations de fidélité (oui, en principe à partir de cette phrase tu as compris la suite des évènements).

_MG_4734

Pour en revenir au soir fatidique, un peu trop murgée,
je suis sortie du Charlie's pour prendre l'air. Tout tournait,
mais j'avais passé une bonne soirée, j'étais heureuse, comme chaque fois que
je passe un peu de temps avec le Stalker, et je m'entendais vraiment bien avec Alex, ce qui me faisait plaisir.
Mais seule, et assise au pied de la rambarde qui faisait face au bar, je me suis lentement et sinistrement laissé glisser sur la pente délicate du spleen, qui est si facile à descendre lorsqu'on a bu. Je repensais à des choses tristes, à ce qui me rendait la vie difficile. A ce à quoi le Stalker voulait précisément m'éviter de penser en m'invitant à faire un billard avec de la bière en sa compagnie. C'est quelque chose que j'ai toujours adoré chez lui. Il ne me force pas à parler. Si ça ne veut pas sortir, ça ne sort pas. En attendant, me changer les idées est une bonne alternative. Et il réussit toujours.

Bref, j'étais plongée dans mes mornes idées quand j'ai senti que quelqu'un me regardait. Alex était là, juste en face de moi, à peine plus sobre que je ne l'étais, et il a commencé à me parler. Il n'essayait pas de me réconforter avec des paroles inutiles du genre "ça va aller", il n'essayait même pas de comprendre ma situation, ce qui est tout à fait sensé quand on ne s'est vu que deux fois. Il m'a juste dit qu'il ne fallait pas que je m'empêche de pleurer, que même si ça ne faisait pas avancer les choses, ça faisait du bien. Il m'a relevée, et je ne me rappelle plus si c'est moi qui ai mis mes mains sur ses épaules en premier, ou si c'est lui. Mais on s'est rapprochés peu à peu et on a fini par s'embrasser.

Je mentirais si je sortais le couplet sur le coup de foudre et l'amour instantané. Ca, c'était valable avec Death, mon premier amour. Je l'avais aussi rencontré à une soirée, et là par contre, l'embrasser m'avait mis le ventre à l'envers et des papillons dans le cerveau. Mais là, non. J'étais juste heureuse qu'il soit là, qu'on soit là, tout était parfaitement à sa place et j'ai à peine entendu le Stalker nous dire que c'était à nous de payer la consommation, avant de s'en aller, nous laissant à notre activité. 

Puis je me suis détachée d'Alex, qui est allé payer, et titubant un peu, on est allés jusque chez moi. Inutile de vous faire un dessin, évidemment. Mon ancienne colocataire était partie, j'avais l'appartement à moi toute seule, je pouvais faire ce que je voulais, et j'en ai profité. Le lendemain matin, je me suis réveillée tôt. J'ai regardé Alex, endormi contre moi, son bras autour de ma taille, et j'ai repassé dans ma tête l'épisode de la veille. Conclusion : j'avais trompé le NoLife. Le plus stupéfiant dans l'histoire, c'est que je n'éprouvais aucun remord. Aucune culpabilité, pas un ersatz de regret, rien. Et pour que je ne me sente pas coupable d'un truc pareil, c'est vraiment qu'il y avait un sacré problème dans ma relation. 

Je me rappelle m'être assise en tailleur sur le lit, avoir mis "Danphe & the Brain" de Mogwai, et je pianotais sur mon PC en méditant sur la non-culpabilité que m'inspirait cette histoire sans lendemain, quand j'ai entendu derrière moi un "c'est le meilleur réveil de ma vie".

Cette réflexion, basée tant sur la douceur éthérée de la musique que sur l'ambiance de la pièce et de ce qu'on avait vécu la veille, a été cruciale dans ma vision de notre relation. Jusqu'alors je n'avais pas pensé à Alex comme à un potentiel plan cul, encore moins comme un potentiel copain, mais cette réflexion m'a touchée. Surement parce que j'adore Mogwai. 

Il m'a fallu une semaine pour trouver le courage de plaquer le NoLife. Je fais partie des personnes à qui ça arrive très rarement de jeter quelqu'un. Jusqu'ici mes relations s'étaient toujours classées dans deux catégories, les relations avec homme qui me brise le coeur, ou les relations détachées qui ressemblaient plus à du Fuck Friend qu'à de la relation, et où se dire "c'est fini" n'était pas nécessaire. A une exception près, c'était les deux shémas auxquels j'étais habituée. L'exception en question avait très mal pris ma rupture et avait menacé de mettre le feu à ma collection de livres. Autant dire que j'avais peur de la réaction du NoLife. Car quoi qu'il ait pu faire de mal (enfin, quoi qu'il n'ait PAS FAIT, en réalité), je n'avais pas l'intention de le faire souffrir. Et pendant cette semaine ci, Alex et moi nous voyions très souvent. Il m'invitait au cinéma, ou au restaurant, mais toujours avec respect. Ce qui est assez curieux, généralement quand un homme a eu ce qu'il espérait dès le premier soir, c'est rare qu'il fasse ensuite la cour à la fille en question. Il comprenait que je refuse de l'embrasser ou de faire quoi que ce soit d'autre tant que je n'étais pas officiellement séparée du NoLife. Mais nous dormions néanmoins l'un chez l'autre, presque tout le temps chez moi en réalité, jusqu'au soir où il m'a invité à manger chez lui. Ce soir là, j'ai rompu avec le NoLife. Je n'étais décidé qu'à être une amie d'Alex, à ne pas précipiter les choses. J'ai essayé de sauver ma relation avec le Nolife, en lui disant qu'une relation était faite de concessions...et la réponse qu'il m'a faite ("j'ai pas de concessions à faire c'est comme ça ou c'est sans moi") a précipité la fin de notre couple, qui du reste était déjà mort depuis longtemps. 

Je n'ai pas pleuré, je n'ai pas été soulagée. J'étais indifférente, mais par respect, j'ai encore laissé passer une semaine sans être trop intime avec Alex. Pendant cette semaine là, j'ai prévenu Alex que je ne cherchais pas quelque chose de trop sérieux. Je ne voulais pas souffrir, et le tenir éloigné me paraissait une bonne manière de me préserver. Mais petit à petit, je me suis rendu compte que ça ne servait à rien. Précisément la nuit où, pensant que je dormais, il m'a murmuré "je t'aime" dans sa langue natale en me caressant les cheveux. Je n'ai pas bougé, je n'ai pas ouvert les yeux ni la bouche, mais mon coeur a raté un battement. Et pas par peur ou par choc, mais par plaisir. Même si je ne parle pas le russe, je savais ce qu'il m'avait dit. Ce n'était pas les mots, mais le ton tendre avec lequel il les a prononcés. Ce ton là est universel. Lorsqu'il me l'a redit, en français cette fois, et à une moi bien consciente et réveillée, je n'ai pas pu lui répondre "Je t'aime aussi". Je le lui ai dit quelques jours plus tard, comme on avoue qu'on a cassé un objet de valeur ou qu'on a volé des bonbons. J'étais à la fois heureuse, du seul bonheur qu'a un sentiment dans sa réciprocité, mais également terrorisée par la vitesse avec laquelle c'était arrivé. Car si mes piteuses histoires sentimentales m'ont blessé, elles m'ont aussi appris à différencier la passion du véritable sentiment, et cette fois ci ne ressemblait pas aux autres.

En début Juin, j'ai appris qu'Alex devait aller faire son année suivante à Bordeaux, et que ça ne changerait pas quoi qu'il puisse arriver. D'abord blessée par le fait qu'il n'aie pas jugé bon de m'en parler plus tôt, j'avais décidé de ne pas prendre notre histoire au sérieux afin de ne pas souffrir quand, à la veille de son déménagement à Bordeaux, nous devrions nous séparer. Car je ne pensais pas qu'une relation à distance fonctionne, suite à mes deux échecs chroniques en la matière (Death et Sachar). Mais ça c'était avant la déclaration d'amour dans la langue de Dostoïevski, et malheureusement ma décision de "voir comment ça se passe" s'est vite muée en amour avoué.

J'ai fini par perdre pied, encore une fois. J'ai décidé de m'investir dans cette histoire comme je ne m'étais investie qu'une seule autre fois, un peu moins de cinq ans auparavant. J'avais mis deux ans à me remettre de la rupture, deux années noires et déprimantes, engluées dans les ténèbres d'un coeur mutilé. Mais pourtant voilà que je recommençais, que je mettais ma confiance et mon amour entre les mains d'une autre personne. Parce qu'en dépit de tout, la seule relation où je me sois entièrement donnée corps et âme a été la plus belle relation que j'aie eu jusqu'à présent. Et que même si on a du mal à s'en relever une fois que c'est fini, avec le recul que seules les années prodiguent, je ne revois que les choses merveilleuses vécues ensemble. Et pour Alex, ça vaut la peine. Ca vaut la peine de souffrir lorsqu'il me quittera, ça vaut la peine de tout lui donner, ça vaut la peine, largement.

J'ai décidé que ça valait la peine une nuit qui aurait pu très mal tourner. On avait passé une soirée chez lui avec ses amis, pour son anniversaire. Une fois tout le monde parti, je me suis rendu compte qu'Alex avait un peu trop bu. Quand le Russe boit, il a l'alcool triste, et c'est difficile d'éviter ça. Mais là c'était moi qui étais triste. J'arrivais pas à gérer les problèmes que j'avais, et j'ai eu recours à la facilité, j'ai nommé mon ennemie jurée, la scarification.

Avant qu'on ne me classe dans la catégorie des gothiques dépressives à deux balles qui se taillent pour attirer l'attention, j'aimerais insister sur la manière dont je vois la chose. 

Pendant des années j'ai eu du mal à communiquer, un malaise profond qui m'a fait grandir de manière solitaire. C'est ça qui provoque aussi mes crises de misanthropie et mon recours à des blogs ou des lettres lorsque je veux parler de quelque chose qui m'a fait mal. Et avec les choses que j'ai vécu, je n'ai pas réussi à évacuer la douleur. Elle est restée là, au fond, et a commencé à me pourrir. Alors j'ai cherché à me faire mal physiquement pour purger la douleur en moi. Je ne savais pas encore que ça s'appelait l'automutilation ou la scarification, peu importe le nom que vous lui donnez les deux étant sémantiquement différentes, elles ont aujourd'hui la même signification auprès du commun des mortels. Enfin, cette pratique était une manière pour moi d'évacuer la douleur, de voir la cicatrice physique d'une douleur mentale. J'allais mieux après chaque coupure, et j'allais encore moins bien après chaque crise de taillade. Car les gens s'inquiétaient pour moi, et moi je ne voulais pas leur faire du mal. Les voir souffrir de mon comportement me faisait souffrir, et je recommençais pour purger. Un putain de cercle vicieux. Et là, impossible de me retenir. Quelque chose m'avait fait mal et trop c'était trop, je n'arrivais plus à faire face. C'était aussi la facilité, je l'avoue. Mais seules les personnes qui ont exécuté une pratique longue et régulière de l'acte se rendent compte qu'il s'agit d'une addiction, comme l'alcool ou la drogue. Difficile de s'en séparer. Mais ce qui n'était chez moi que l'accomplissement d'un rituel honteux a été interprété par Alex comme un échec dans sa tentative de me rendre heureuse. Lorsqu'il a vu les marques son visage s'est fermé. Il m'a enfermée dans l'appartement, et mon coeur s'est serré : c'est exactement ce que le Stalker avait fait la nuit précédant notre rupture, je l'avais dit à Alex quelques jours plus tôt. Il m'a forcée à me déshabiller et à se mettre au lit immédiatement, une expression bizarre sur le visage. J'étais pétrifiée, furieuse contre moi même et stupéfaite par la vision d'un homme aux antipodes de ce qu'il avait toujours été. Après que j'aie éteint la lumière, il n'a pas bougé de l'encadrement de la fenêtre sur laquelle il était appuyé, uniquement éclairé par la lune. Même si j'étais passablement mal, j'ai remarqué qu'Alex était vraiment beau quand il était triste. Parce que son expression, c'était la douleur, la tristesse, et du dégout aussi. 

Lorsqu'on se mutile, le plus pénible n'est pas l'acte en lui-même, c'est la culpabilité. Cette culpabilité, on ne la ressent qu'à cause du regard des autres, de ceux qui voient la mutilation comme un acte destructeur et non salvateur. C'est leur regard sur notre pratique qui nous inculque le dégout de ce qu'on fait, et de ce qu'on est. Les gens ont mal pour nous, et on a mal de leur faire du mal. Un cercle vicieux, je te disais, petit lecteur. Et là, ce que je voyais sur le visage d'Alex me donnait envie de revenir en arrière, de tout arrêter pour ne plus jamais voir cette expression sur son visage. Sans même m'en rendre compte, je m'étais levée du lit, glissée derrière lui et avais murmuré un "je te demande pardon" qui ne venait pas de mes cordes vocales mais du plus profond de ce que j'étais. Il s'est retourné, toujours en colère, et m'a reproché d'avoir fait ça, pourquoi, tu n'es pas heureuse avec moi ? Je ne veux que ton bonheur moi, je veux pas que tu fasses ce genre de trucs, pourquoi j'échoue avec les gens que j'aime ? Et merde, pourquoi tu as fait ça ? Et sous mon toit en plus !

Quelques phrases incohérentes. Surprise, je me suis rendu compte à l'écoute de sa voix qu'il pleurait, mais j'étais incapable de dire quand, au cours de son élucubration, les larmes avaient commencé à couler. D'abord éloigné de moi, il m'avait pris dans ses bras en répétant sa litanie et s'accrochait à moi comme un noyé à sa bouée. L'alcool a le don de rendre certains humains plus bestiaux. Ca rend Alex plus humain. C'est l'un des problèmes que je rencontre avec lui. Tout garder pour soi et écouter ce que l'autre vous confie, son mot d'ordre qui ne fait que me frustrer. Rien n'est pire quand vous vous donnez entièrement à une personne, que de se heurter au mur des non-dits que vous oppose votre amant. Je l'avais ramené au lit, où, assis à côté de moi, il écoutait ma vision de l'a.m et que je ne le faisais pas parce que j'étais dégoutée de la vie mais parce que c'est le seul moyen que je connaissais pour évacuer la pression. Et je lui ai juré de ne plus recommencer, sauf cas de force majeure. Ca fait deux mois et demi que je tiens ma promesse. Notre discussion a dévié sur son départ, et alors que je me levais pour prendre quelque chose à boire, il s'est mis à genou et m'a supplié, en pleurant, de le suivre à Bordeaux. Mon coeur s'est serré : l'une des choses que je lui avais dit d'entrée de jeu, c'est que jamais je ne pourrais laisser tomber ma vie pour un homme, à fortiori si je le connaissais depuis peu de temps. Alors je lui ai dit que j'y réfléchirais, mais on savait tous les deux que ça ne risquait pas d'arriver. Mais ce jour là, Alex a définitivement gagné mon coeur. Je considère les larmes comme une honte, rapport à un passé assez sombre. Et voir quelqu'un qui ne cherche pas à cacher ses larmes ou à les réprimer...ça force mon admiration.

 

Dès lors, je vivais chez lui. Un 12m2 avec lui et Hel, le chaton que j'avais recueilli. De temps en temps, je retournais dans mon appartement, pourtant bien plus grand, pour faire des cartons, les visites et nourrir et caliner Neka, qui ne pouvant pas supporter la petite, ne pouvait pas me suivre chez Alex. Puis il est parti au HellFest, et le jour anniversaire de notre relation, Hel est morte dans mes bras. J'ai pleuré, traumatisée par la mort de ce tout petit chaton qu'on avait, à trois, sauvé de la faim des maladies et des puces et tiques dont elle était couverte, et dont j'étais alors persuadée qu'elle était hors de danger. Je ne saurai sûrement jamais ce qui lui est arrivé. Mais elle est morte, et je devais affronter cette épreuve seule. Enfin, pas si seule que ça. Tomi et Rémy étaient là pour m'épauler. Mais je ne pouvais pas me laisser aller à une franche crise de larmes. Et quand j'ai eu Alex au téléphone, au début énervée et triste d'avoir vécu ça seule alors que lui dormait  pour récupérer des concerts de la veille, et n'avait ni lu ses messages ni écouté son répondeur... j'ai entendu quelque chose se casser en lui.

Quand j'étais petite, ma mère me disait que ce n'est pas nous qui avons un chat, c'est le chat qui nous a. Nous sommes leur propriété, et c'est eux qui choisissent qui est l'humain auquel ils sont le plus attachés. Si Neka était MON chat, j'avais rapidement observé que malgré le fait que je l'aie recueilli, il y avait un lien spécial entre Hel et Alex. Donc quand je lui ai annoncé la nouvelle au téléphone, ça a été graduel. D'abord la voix est devenue rauque, puis elle s'est brisée en plein milieu d'une phrase. Et pour finir il pleurait en me demandant pardon de ne pas avoir été là, de ne pas pouvoir me soutenir. Je n'ai pas eu le courage de lui raconter en détail la mort du chaton, et du reste, avait il besoin de le savoir ? 

D'ailleurs il y a bien des choses que j'ai du affronter toute seule, car ainsi est la vie. Aussi entouré que tu sois, tu affronteras toujours les épreuves seul. Même si tu as des amis pour t'épauler, te parler de diverses choses... ils ne sont pas dans ta tête, ta situation les touche, mais ne les concerne pas. C'est toujours une affaire de solitude, la vie.

Depuis que nous sommes ensemble, Alex a été absent bien des fois, mais aussi présent quand il le fallait. Après avoir passé un peu moins d'une semaine chez sa mère, qui est sensationnelle mais un peu négligeante, j'ai du emménager, officiellement, chez lui puisque le bail de mon propre appartement touchait à sa fin. Presque de suite après, il quittait la France pour un road-trop de trois semaines en Angleterre, avec un de ses amis. Pendant ce temps là, je tournais en rond comme un lion en cage. Je faisais des photos, je voyais mes amis, je faisais tout ce que j'avais coutume de faire. Mais le coeur n'y était pas, il manquait un truc. Pourtant, rien n'avait changé par rapport au mois précédent...à part sa présence. Je peux juste pas m'en passer, c'est aussi simple que ça.

11 août 2011

11 Aout : Journal d'une Paumée

IMG_0137_2C'est pas très gentil pour moi d'appeler ce journal "Journal d'une Paumée", mais pourtant c'est effectivement ce que je suis. Inutile de rire, petit lecteur, derrière ton écran, car toi aussi tu es un Paumé. On l'est tous, et tout au long de notre vie, sauf peut-être lorsque la vie s'achève, qu'on n'attend plus rien de vous et que vous avez tout vécu.

Ici commence le journal que je vais tenir tout au long de l'année, afin de narrer ma vie aux personnes que j'ai quitté. Car ce journal voit le jour à cause d'un élément déclencheur que beaucoup appelleraient une mission-suicide : je m'installe avec mon homme,  à Bordeaux, après deux ans de flops sentimentaux et d'amitiés surprenantes à Montpellier. Je laisse beaucoup de monde derrière moi, et c'est une perspective terrifiante et géniale à la fois.  Je n'ai jamais eu de difficultés à m'intégrer à un nouvel environnement, et ce malgré mon caractère difficile à suivre. Mais il est difficile de quitter la sécurité d'un cercle d'amis de confiance et une ville que l'on connait comme sa poche pour une ville plus grande, inconnue et surtout, où je n'ai pas de bons souvenirs (cf. mon histoire cougaresque avec Sachar).

Pour commencer, même si j'ai l'air serein, je ne le suis pas du tout et c'est la panique dans mon crâne. Car nous sommes en mi Aout et il ne nous reste donc qu'un peu plus de 15 jours pour trouver un appartement... ce qui risque d'être assez juste, puisqu'aucun de nous n'est sur place. Il me reste également à faire, un dossier de bourses (je change de fac et d'académie, donc je suis obligée de refaire la procédure...), un dossier d'inscription à la fac, ce qui risque de me coûter de l'argent puisque l'inscription à la fac ne représente qu'un coût de 6 euros à la fac... mais un coût plus conséquent aux élèves non boursiers, et à moins que mon dossier soit traité sous vingtaine (rêve toujours), je ne serai pas considérée comme boursière à la rentrée 2011. Plus préoccupant encore : je ne sais pas où je vivrai dans 15 jours, donc j'ai peur d'envoyer l'adresse de mon homme comme adresse résidentielle, si c'est pour ne pas pouvoir récupérer les papiers officiels pour cause de déménagement. Quelle galère, l'administratif. Il faut aussi que je préremplisse nos demandes d'APL à mon homme et à moi, afin de pouvoir les envoyer immédiatement une fois qu'on aura emménagé. Les premiers mois seront sûrement les pires en terme de finances.

Parallèlement, l'argent que je gagne grâce aux photos (pas beaucoup, certes, assez pour manger à ma faim en tout cas) et que j'économise depuis un certain temps déjà, aurait pu me servir à acheter un nouvel objectif, et dieu sait que j'en ai besoin, ou à rembourser l'un de mes plus fidèles amis à qui ça fera bientôt un an que je dois des sous... mais à la place, je l'utiliserai pour payer mon loyer de Septembre, combiné à l'argent de mon anniversaire. Mon dieu quelle perspective réjouissante.

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